DURÉE : 1H
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Julien Villa est en résidence à Fumel pendant deux semaines. Il entame le dernier volet de sa trilogie consacrée à des figures de Don Quichotte modernes et invente une poésie slamée des halls d’immeubles. Ça rappe et ça dérape au fil d’une langue nerveuse qui donne vie à une galerie de losers urbains au parler cru.

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Des Dragons dans les halls est d’abord un roman inspiré de souvenirs d’enfance dans une cité de Montpellier. Loin de chercher à tirer le portrait de l’auteur, l’auto-fiction agit ici comme une ruse, une manière de raconter toute une époque, l’histoire d’un quartier, sa fantaisie et sa poésie.

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Jules Lopez, alias « Julo le gros » est un adolescent obèse vivant à La Croix d’Argent, un quartier populaire de Montpellier, dans les années 90. Dans ce quartier, il y a les zombies de la cabine téléphonique, le fils du célèbre garagiste, la femme aux tongues et au cubi de vin, la fille aux cheveux bleus... Les adolescents se gavent de dessins animés. Dragon Ball, adapté du Manga de Akira Toriyama, est leur préféré. Il met en scène les aventures de San Goku, un jeune guerrier humanoïde à queue de singe qui s’entraîne sans relâche pour faire face à des adversaires de plus en plus puissants. Cet univers de combats infinis est un refuge pour Julo et ses amis immergés dans un quotidien fait de précarité, de deal et de drogues, au désespoir de leurs parents malades d’anxiété. 

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En grandissant, Julo et ses camarades découvrent le rap. Ils puisent dans leurs mésaventures quotidiennes et recyclent tout ce qui leur tombe sous la main de pop culture pour faire de leur vie un poème et tenter d’être heureux. Grâce à l’art de la parole, Julo espère passer du statut de petit gros moqué par les voyous de la cité à celui d’orateur respecté.

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Sur scène, dans un dispositif de studio de radio, Julien Villa se fait conteur. Accompagné par des rappeur(se)s et habiant(e)s auteur(ice)s, il fait vivre tous les personnages mythiques du quartier. À leurs côtés, le musicien Tristan Ikor conçoit en direct une bande-son hip-hop qui invite au voyage. Aux antipodes du documentaire et du misérabilisme, les mésaventures de Julo et des autres habitants de la cité deviennent épiques. Avec humour et incursions dans le fantastique, ce récit musical donne une puissante étrangeté à la laideur et à la banalité.